axelle snakkers - paysages imparfaits - 2004-2012

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«Paysages imparfaits»

Peintures à l’huile et gravure sur aluminium, 2004-2012

Axelle Snakkers est une artiste vive et précise dont le regard exigeant scrute la matière.

Elle a beaucoup pratiqué la gravure, ce qui explique, peut-être, le lien si particulier qu’elle entretient avec le métal, son support actuel. Son travail est bâti sur les notions de temps et d’espace. Il se développe dans la durée, par touches successives, pour articuler les tensions entre matité et brillance, huile et surface métallique, plein et vide. Le résultat est si lisse qu’on ne peut imaginer le nombre de couches superposées, ni celui des ponçages effectués pour apporter une nuance, retrouver une couleur ou libérer une parcelle d’aluminium.

C’est dans un véritable corps à corps avec la surface fine et résistante que l’artiste réalise des pièces qu’elle reprend sans cesse, parfois durant des années.

Elle aime la confrontation physique avec les matériaux : faire, défaire, poncer, dévoiler le métal, le recouvrir à nouveau. Les repentirs ne se comptent plus ; le cheminement importe autant que le résultat et intègre les mouvements de la vie.

Comme si, avec sa ponceuse, elle creusait en elle-même pour parvenir, par un processus cathartique, à une nouvelle ordonnance, à un apaisement.

Elle peint des arabesques colorées, mais ce ne sont qu’ombres et lumières, jeux de formes immobiles, tellement immobiles qu’elles suggèrent l’infini du cosmos dans une fixité atemporelle. Partant de la découpe des frondaisons sur le ciel, elle construit l’immensité. L’appel du vide est au centre des compositions dont l’apparente sérénité est le fruit d’une sensibilité exacerbée, que l’acte de peindre parvient à transcender à travers la recherche de l’équilibre formel. Les travaux les plus récents s’émancipent de ce va et vient des effacements et des recouvrements. Ils affirment d’une façon limpide le rapport entre le peint et le non peint ; les aplats délicats réduisent la distinction entre les matières et intensifient le sentiment d’espace. Certains disques métalliques sont même totalement dénués de couleur pour ne laisser apparaître que des éclats de lumière d’une éblouissante simplicité.

Si Axelle Snakkers cite Beuys dont le travail exprime tant la sensation du vivant, elle se sent proche de la peinture américaine, celle de Brice Marden, en particulier. Le geste crée la pensée : « Commencer une pièce, c’est comme se jeter dans le vide », dit-elle « se mettre dans un état de réceptivité qui laisse place au lyrisme, à la plasticité, à l’émergence des possibles ». / Françoise Mamie

Imperfect Landscapes

oil and etching on aluminium, 2004-2012

Axelle Snakkers is a vibrant and precise artist. Her demanding eye is forever scrutinising the matter of reality on which it focuses.

She is a highly skilled printmaker, which perhaps explains her close relationship with her current medium, metal. Her work hinges on notions of time and space gradually emerging from successive touches; slowly bringing to life tensions between matte and glossy, oil and metal, fullness and emptiness. The result is so smooth that it is difficult to imagine the number of superimposed layers and recurring polish needed to bring forth the nuances, the search of a colour or the release of a slither of aluminium.

It is literally during this close combat against the fine resistant surfaces that the artist produces pieces which she then continues to work on incessantly, sometimes for several years. She delights in the physical confrontation with the material: to do and undo, polishing over and over, revealing the underlying metal, only to cover it up again. The long road of trial and error is as important as the final result integrating the motions of life themselves. As if, she was painstakingly engraving her own self with a grinder to achieve a new level of appeasement through a cathartic process.

She paints colourful arabesques made of simple light and shade, a display of motionless forms, so still that they suggest cosmic infinity and timeless immutability. From the outlines of airy foliage she builds immensity. The apparent serenity imminent from the attraction of the void at the centre of the compositions is the fruit of an exacerbated sensitivity transcended by the act of painting and the search of a formal balance.

Her more recent works show emancipation as a result of this to-ing and fro-ing, rubbing and adding. The relationship between the painted and unpainted is thus clearly established, the delicate applications minimise the distinction between the layers and intensify the feeling of space.

Though Axelle Snakkers quotes Beuys whose work so loudly expresses the feeling of life, she also feels close to American painting, in particular the work of Brice Marden. Movement fashions thought: “To start a new work is like jumping into thin air” she says “to place yourself in a state of complete receptivity allowing lyricism, plasticity, and an infinite array of possibilities to emerge”. / Françoise Mamie

 

 

 

Exposition au Centre culturel du Manoir de Cologny, 2012

 

 

 

 

 

 

Exposition au Centre culturel du Manoir de Cologny, 2012

 

 

 

 

 

 

Exposition au Centre culturel du Manoir de Cologny, 2012

 

 

 

 

 

Axelle Snakkers, Imperfection XVII (orange), 2010-2013, huile sur aluminium, 110 x 110 cm

 

 

 

 

 

 

Axelle Snakkers, Imperfection VIII (bleu foncé vide), 2006-2010, huile sur aluminium, 110 x 110 cm

 

 

 

 

 

 

Axelle Snakkers, Imperfection XIII (jaune pâle), 2006-2012, huile sur aluminium, 110 x 110 cm

 

 

 

 

 

Exposition au Centre culturel du Manoir de Cologny, 2012

 

 

 

 

 

 Exposition au Centre culturel du Manoir de Cologny, 2012

 

 

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