axelle snakkers - paysages plissés - 1994-2010

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Axelle Snakkers - Kanchanaburi ou l’intime rendu visible

Mon travail puise dans la mémoire d’un long séjour, il y a plus de vingt ans, à Kanchanaburi, à l’ouest de la Thaïlande. De cette résidence j’ai gardé le souvenir de l’omniprésence de l’eau: elle circule, entoure et berce la Thaïlande. Celle de Bangkok en période de mousson, celle de la rivière Kwai au bord de laquelle je vivais, celle des marchés flottants et enfin celle de la mer qui domine le paysage côtier.

A Kanchanaburi, je résidais dans une simple maison de bois sur pilotis, face au célèbre pont de la rivière Kwai. De là, je pouvais directement plonger dans la masse noire, tiède et profonde de la rivière, avec l’impression que mon corps pénétrait dans l’inconnu, se per- dait dans le mystère, sans parvenir à en toucher le fond.

De cette expérience sensorielle, en contact direct avec la nature, est née ma proposition artistique. Le concept visuel d’un horizon masqué, ne laissant apparaître aucune perspective, devient la métaphore de l’aventure physique de cette immersion qui fait perdre tout repère. Les traits verticaux, représentation de la végétation du bord de la rivière et de la pluie diluvienne qui tombe à flots continus, définissent la limite du visible. La terre, la rivière, le ciel sont les trois éléments représentés, sous forme de rectangles superposés qui divisent le format carré en trois surfaces hori- zontales d’égale largeur, délimitées avec précision.

Sur le métal, les tracés verticaux de la peinture à l’huile, fluides et rythmés, créent un effet de brossage dont la structure, une fois poncée, laisse apparaître par endroit le brillant du support. Le choix de l’aluminium brossé correspond à un besoin de solidité et de résistance d’une surface que je peux recouvrir de couches successives, puis gratter et polir pour faire dialoguer matières et couleurs, force et douceur, vides et pleins, lumière et reflets.

Les dessins sur papiers, s’ils sont divisés de la même manière en trois surfaces rectangulaires, se distinguent par la matité et la finesse du trait. Ils n’ont pas été conçus comme un travail préparatoire, mais sont une version différente de la même idée. Le tracé forme un aller-retour, un voyage en soi de la main, saisie par le mouvement régulier d’une gestuelle maîtrisée qui revit physiquement le paysage et les pluies. /F. Mamie

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Axelle Snakkers - Kanchanaburi or visualizing the intimate

This work draws on memories from over twenty years ago, when I stayed for quite awhile in Kanchanaburi, in the west of Thailand. Water was omnipresent there and it left a lasting impression on me. Water surrounds, cradles, and flows through Thailand. I remember Bangkok in monsoon season, the banks of the river Kwai where I lived, the floating markets and finally, the ocean that dominates the coastal landscape.
At Kanchanaburi, I resided in a simple house on stilts facing the bridge over the river Kwai. I could dive into the warm black depths of the river. It seemed like my body pierced the unknown, lost in the mystery of bottomless depths.
My artistic proposal comes out of these feelings of direct
contact with nature. The visual concept of a masked horizon, hiding any distant perspectives, is the etaphor for an immersion that made orientation impossible. Vertical lines, representative of both the vegetation alongside the river and the torrential rain that fell non-stop, define the limits of visibility. The three elements, earth, river and sky, shown under the form of superimposed rectangles, divide the square format into three clearly delineated, horizontal surfaces of equal size.
Rhythmic and fluid, the vertical brushstrokes of oil paint on burnished metal let the structure shine through here and there after polishing. The burnished aluminum is solid and resistant enough to let me cover it with successive layers, then scratch and polish it, to create a dialogue between materials and color, strength and fragility, emptiness and fullness, light and reflections.
The drawings on paper, while they are also divided into three rectangular surfaces, stand out by their matt surface and delicacy of line. Rather than preparatory drawings, they are a different version of the same idea. The lines come and go, in a round-trip gesture, with the hand in control, under the influence of the landscape and the rain. /F. Mamie

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Axelle Snakkers, Paysage plissé bleu violacé, 1994, pigments, huile et cire sur toile de lin, 100 x 100 cm

 

 

 

 

 

Axelle Snakkers, Paysage plissé, 1995, crayon de couleur sur papier, 50 x 100 cm

 

 

 

 

 

Axelle Snakkers, Paysage plissé, 1995, crayon de couleur sur papier, 50 x 100 cm

 

 

 

 

 

à l' atelier

 

 

 

Axelle Snakkers, , Paysage plissé poncé (bleu vert jaune), 2009-2010, huile et gravure sur alu, 100 x 100 cm

 

 

 

 

 

 

Axelle Snakkers, Paysage plissé poncé (rose), 2009-2010, huile et gravure sur alu, 100 x 100 cm

 

 

 

 

 

 

Exposition à la National Gallery of Bangkok, 2010

 

 

 

 

 

Exposition à la National Gallery of Bangkok, 2010

 

 

 

 

 

Exposition à la National Gallery of Bangkok, 2010

 

 

 

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